Être Soi

- Apprivoiser ses zones d'ombre et de lumière -

Apprendre à Être Soi

Il y a plusieurs années de cela, une collègues de travail, voulant m’aider, m’a donné le conseil suivant : «Just Be». Je traduirais ces deux mots simples de la façon suivante: «Sois simplement Toi-même».  Être Soi…  Deux petits mots, simples en apparence, remplis de grandes implications.

En entendant ces paroles, j’ai immédiatement su, de façon intuitive, que ma collègue avait raison. Ses mots portaient une sagesse qu’une partie de moi savait reconnaître. Pourtant, par la suite, j’ai littéralement mis des années à tenter de saisir ce «qu’Être Soi» signifiait réellement.

Mais, qu’est-ce qu’Être Soi?

Cette question peut sembler banale. Pourtant, lorsqu’on s’y arrête, elle est riche en implications et en ramifications.

 De façon rétrospective, je peux simplement dire que pour arriver à Être plus pleinement Moi, j’ai dû me réapproprier, au fil du temps, des parties importantes de moi-même.  J’ai dû apprendre à légitimer et à valoriser des aspects de moi que jugeais négativement, que je dévalorisais, dont j’avais honte ou que je craignais.

Pour Être Moi, j’ai dû apprendre à m’accueillir telle que je suis, dans l’instant, avec mon vécu, mes besoins, mes forces et mes limites du moment.  Comme vous pouvez le constater, il y a une donc certaine mouvance dans le concept d’Être Soi, tel que je le définis.  

En effet, notre vécu et nos besoins varient, d’un moment à l’autre, d’un jour à l’autre, même si certains aspects de nous-mêmes restent plus constants.  Même nos capacités et nos limites diffèrent selon la période de la journée.

EN RÉSUMÉ, DONC…

D’une part, Être Soi implique d’être en lien avec ce qui nous habite dans l’Ici-Maintenant: nos résistances, notre vécu, nos capacités, nos limites et nos sources de motivations intérieures (besoins). D’autre part, Être Soi exige d’intégrer, le plus possible, les différentes facettes de nous-mêmes.

Pour Être Soi: Une première piste... Apprivoiser ses zones d'ombre

Pour arriver à Être Soi, il est important de mettre de la lumière sur ses zones d’ombre.

En ce qui me concerne, l’exploration de mes zones d’ombres m’a permis d’apprivoiser des émotions et des sentiments intenses dans lesquels je restais parfois coincée ou dont je n’étais pas vraiment consciente.  Mes zones d’ombre recelaient des sentiments de culpabilité, des espaces de honte, des sentiments de dévalorisation, des sentiments d’infériorité, plusieurs peurs, des chagrins non dits et même des joies intenses.

Ma liste peut peut-être faire peur. Cependant, je tiens à dire que je n’ai pas apprivoisé tout cela d’un seul coup. Mon exploration s’est faite petit à petit, au fil des ans. J’ai évolué grâce à mes efforts, à plusieurs niveaux. Je me suis engagée, investie (oui, il s’agit réellement d’un investissement) dans des thérapies. J’ai fait toutes sortes de lectures reliées au développement personnel et j’ai suivi plusieurs formations dans ce domaine.

Pour Être Soi: Accueillir son vécu et déchiffrer son message.

Pour réussir à Être Moi, j’ai dû apprendre à m’accueillir là où j’avais besoin de le faire.  Mais pour réussir à m’accueillir, j’ai d’abord été aidée par des personnes capables de m’offrir ce que je n’arrivais pas à m’offrir moi-même : de la compassion pour ma souffrance, mes peurs, mes chagrins, mon sentiment de non-valeur etc.

J’ai découvert que, dans certains cas, le simple fait d’accueillir mes émotions et sentiments m’apportais de l’apaisement. Dans d’autres circonstances, cependant, j’ai eu à déchiffrer les messages contenus dans mon vécu du moment. 

Vous trouverez, ci-dessous, quelques-uns des apprentissages que j’ai faits au cours de l’exploration de mes émotions et sentiments.

Le sentiment de culpabilité

J’ai appris, en écoutant mon sentiment de culpabilité, même si je l’éprouvais trop fréquemment, à discerner ce qu’était réellement une faute de ce qui ne l’était pas. L’accueil de ce sentiment désagréable m’a donné une prise.  Sans savoir ce que je vivais, comment aurais-je pu m’occuper de moi et développer ma capacité de discernement?

De plus, j’ai appris à mieux départager ma juste part de responsabilité dans un conflit de celle de l’autre.

Le sentiment de non-valeur

Dans certaines circonstances, je perds contact avec la richesse qui réside en moi.  Des nuages obscurcissent soudainement mon horizon et je ne vois plus les étoiles qui habitent mon ciel.  Je suis alors habitée d’un sentiment de non-valeur.

En apprenant à m’accueillir dans ces moments teintés de ce sentiment désagréable, j’ai découvert plusieurs routes me permettant de prendre soin de moi.

  • J’ai appris à m’offrir de la douceur lorsque je perds de vue ma valeur en tant que personne (besoin de douceur).
  • Lorsque je n’arrive pas à m’offrir la douceur dont j’ai besoin, j’ai alors recours à une autre tactique : je vais chercher le support d’une personne qui m’apprécie (besoin de support). Un petit rappel extérieur aide parfois dans ces circonstances!
  • Finalement, l’écoute de mon sentiment de non-valeur m’a éventuellement permis de contacter la tristesse qui m’habite lorsque je ne me donne pas de valeur. Cela m’a donné envie d’apprendre à valoriser mon unicité, ma différence, ma créativité, ma grande sensibilité et mon intelligence profonde, toute en nuances (besoin de m’accorder de la valeur, de valoriser mes qualités uniques).

Les sentiments de honte et d’infériorité

Se sentir inférieur, avoir honte de soi, ce n’est certainement pas agréable. Pourtant, en apprivoisant ces sentiments désagréables, j’ai découvert plusieurs choses. D’un côté, j’ai réalisé que j’avais peur du regard des autres (relié à la honte) lorsque je me montrais dans des zones vulnérables ou dans des aspects de moi-même que je jugeais négativement. Alors, j’ai eu besoin d’apprivoiser, d’accueillir ma vulnérabilité.

D’autre part, j’ai pu constater que je me comparais de façon défavorable dans certaines situations. Je vivais de l’infériorité.  Dans ces cas-là, j’ai réalisé l’importance de reconnaître mes forces et mes zones d’excellence et de mieux accepter mes faiblesses et mes zones de difficultés.  J’ai appris à poser un regard plus juste sur moi. 

Conséquemment, j’ai développé une plus grande acceptation de mon rythme et de ma façon non linéaire d’avancer vers mes buts.  J’ai commencé à accorder plus d’importance à la facette intuitive de moi-même.

Les peurs

Je reconnais qu’il est désagréable de sentir les manifestations de la peur dans son corps, particulièrement lorsque la sensation est intense. 

Pourtant, porter attention à mes peurs et à leurs manifestations m’a permis de mieux cerner dans quelles situations j’éprouvais de la peur. 

De ce fait, j’ai appris à m’accorder la permission d’avoir peur, sans pourtant laisser les peurs obstruer la voie de mes projets les plus précieux… 

 J’ai appris à avancer, peu à peu, avec mes peurs, en dialoguant avec elles, en tenant compte d’elles, mais sans les laisser me bloquer.  Ainsi, j’ai progressé vers mes buts, mais avec une prudence suffisante pour éviter de me blesser inutilement, que ce soit physiquement ou psychologiquement.

Alors, si vous osiez faire un pas en direction de vous-mêmes, quelle partie de vous-même aimeriez-vous apprivoiser?

Johanne Renaud

TRA, Thérapeute en relation d'aideMD

Facebook
Twitter
LinkedIn