Les 7 étapes du changement créateur

- Étape 5: L'observation de soi -

Introduction: l'observation de soi

L’observation de soi est une étape qui permet de constater où nous en sommes dans notre cheminement personnel.  Elle exige que nous portions attention à nous-mêmes dans différentes situations.  Pour progresser dans notre évolution, il est important d’y consacrer régulièrement quelques instants quand nous sommes seuls ou lorsque nous sommes en relation.

Pourquoi est-il utile de développer l'observation de soi?

Il est important d’apprendre à s’observer ponctuellement car l’observation de nous-mêmes nous permet de repérer que nous…

  • retombons dans des schémas de réactions ou de comportements défensifs qui nous empêchent d’être sensibles à notre vécu, à nos besoins.
  • avons (encore) des pensées blessantes ou destructices à notre propre endroit.  Nous nous faisons à nouveau du mal.
  • entretenons, une fois de plus, des types de relations destructifs ou qui nous nuisent.
  • avons rechuté dans un style de vie ancien qui nous blesse ou nous tire vers le bas.
D’autre part, l’observation de nous-même sert à constater que nous…
 
  • avons fait des progrès alors que nous avions l’impression de ne pas avoir évolué.  Alors, il est important de célébrer!!! 
L’observation de nous-mêmes nous sert donc d’appui dans notre processus d’évolution.  Elle est une source riche d’informations.

Détecter les moments où nous retombons dans nos vieilles habitudes par l'observation

Pourquoi nous retombons dans nos vieux schémas?

Alors que nous assumions nos zones vulnérables, notre vécu, nos réactions défensives et nos besoins, voilà que se présente une situation qui nous atteint.  Nous nous pensions guéris de nos blessures, nous croyions avoir réglé nos difficultés mais, rebelote, nous voici à blâmer l’autre de nos malheurs, à le fuir ou à prendre la responsabilité de sa vie comme nous l’avons toujours faits.   Nous sommes retombés dans nos mécanismes de défense (habitudes ou schémas défensifs). 

Dans le processus de transformation, il est normal de retomber dans nos vieux schémas nuisibles (nos mécanismes de défense) car nos circuits neuronaux sont bien rodés pour nos façons habituelles de réagir.  Autrement dit, nos habitudes de pensées, de comportements ou de réactions sont bien inscrites et tracées dans notre cerveau.  Par opposition, la nouvelle voie neuronale, elle, n’est pas encore bien tracée.  Les nouvelles connexions synaptiques ne sont pas encore suffisamment consolidées.  Par conséquent, au cours de notre apprentissage, nous allons nécessairement faire face à des reculs.  Nous allons retomber dans nos réactions défensives nuisibles.  De plus, il arrive que nous n’arrivions pas à guérir nos blessures.  Nous avons donc plutôt à apprendre à composer avec elles et avec nos zones de vulnérabilités.

Apprendre à composer avec des reculs

À mon humble avis, il est donc essentiel d’apprendre à composer avec nos reculs.  Autrement, lorsque nous y sommes confrontés, nous risquons d’abandonner nos efforts.  C’est alors nous-mêmes que nous abandonnons.   Ce serait si dommage!  Donnons-nous assez d’importance pour nous accorder une autre chance! 

Lorsque nous «reculons», nous vivons parfois des émotions intenses et difficiles à supporter, comme le sentiment d’échec, la honte de soi, la culpabilité ou le découragement.  Dans de telles circonstances, des zones vulnérables de dévalorisation, d’infériorité (ne pas être à la hauteur), d’humiliation ou de culpabilité peuvent être réveillées.  Pour ne pas sentir notre souffrance, nous abandonnons parfois notre cheminement.  Malheureusement, cet abandon ne nous aide pas.  Si votre bien-être vous tient à coeur, je vous invite à aller chercher de l’aide pour apprendre à mieux composer avec ces instants de reculs et sortir de l’isolement avec votre souffrance!  Faites-vous ce cadeau.  Vous en valez la peine.

En situation d’apprentissage, nous sommes un peu comme des enfants qui apprennent à marcher.  Tous les enfants tombent, puis se relèvent généralement, sans trop de heurts.  C’est la même chose pour nous.  L’important, ce n’est pas de tomber, mais de réussir à se relever, puis de réessayer. 

L'observation de soi permet de détecter les réactions défensives dans lesquelles nous sommes -à nouveau- coincés

Évitement ou repli sur soi
Personnage
Expression irresponsable
Agressivité verbale
Repli sur soi

Les bienfaits de l'observation de soi

Mise en situation

Pour illustrer les 7 étapes du processus de libération et de changement créateur, je vous ai invités à vous imaginer cette situation-ci : Vous allez rencontrer votre conjoint ou votre conjointe au restaurant après votre journée de travail. Vous êtes en retard. À votre arrivée, votre partenaire vous lance en criant : «T’es encore en retard, t’es jamais à l’heure!».

Si vous êtes passé par les premières étapes du processus d’évolution et de changement créateur, vous vous connaissez mieux.  À cette étape-ci du processus, vous avez développé la conscience et l’acceptation de certains de vos déclencheur et de vos mécanismes de défense.  Par exemple, vous avez compris et accepté que vous êtes sensible au blâme et au ton de voix.  Vous assumez donc que, dans ce genre de conditions, vous avez parfois des réactions défensives.  Vous savez que ce sont VOS réactions défensives, qu’elles vous appartiennent.  Vous avez peut-être déjà découvert les vécus souffrants qui se cachent sous vos mécanismes de défense.

Malgré vos avancées, comme je l’ai déjà bien expliqué, vous ferez face à des moments où vous réagirez encore défensivement quand vous êtes déclenché (ici par le blâme et le ton de voix).  L’étape d’observation de vous-mêmes est essentielle dans votre évolution pour consolider vos apprentissages.

Consolider les apprentissages par l'observation de soi

Tout d’abord, dans la situation décrite ci-dessus, l’observation vous sert à repérer que vous êtes sur le point de réagir défensivement, par exemple en voulant blâmer l’autre ou en vous repliant sur vous-même.  Conséquemment, vous pouvez donc consciemment décider de retenir votre réaction défensive sachant qu’elle vous nuira.  Vous choississez de prendre une pause avant de vous exprimer.  Vous pouvez alors prendre du recul pour voir ce qui se passe en vous. 

Dans d’autres circonstances, l’observation vous permet de constater que vous êtes pris dans la défensive (un autre exemple pourrait être que vous êtes en train de vous montrer faussement gentil alors que vous bouillez à l’intérieur).  Vous pouvez alors soit investir des efforts pour stopper votre réaction défensive soit retravailler la situation, en thérapie par exemple, si vous n’arrivez pas à arrêter votre réaction. 

D’autre part, l’observation vous sert aussi à remarquer que vous avez réagi moins fortement cette fois-ci.  Ou encore, elle vous permet de constater que vous avez été capable de retenir votre réaction défensive.  C’est le temps de célébrer votre victoire!  Oui, oui!  N’oubliez pas de vous offrir de la reconnaissance pour les progrès que vous avez accomplis!   Ces reconnaissances vous servent d’appui lorsque vous êtes découragés ou que vous rencontrez des difficultés dans votre processus d’évolution.

Pour persévérer dans notre évolution, il est important de reconnaître nos victoires aussi petites puissent-elles être.

L'apprentissage demande efforts et compassion pour soi

Lorsque nous sommes dans un processus de cheminement personnel, nous défrichons un nouveau chemin, nous empruntons une voie nouvelle.  Nous sommes en situation d’apprentissage.  Cela exige non seulement des efforts mais également de la persévérance et un engagement envers soi.  De plus, le processus d’apprentissage demande de la compassion pour soi face à un recul ou à un «échec».  Certains d’entre nous avons à apprendre à nous pardonner nos «erreurs», à nous accueillir dans nos reculs ou nos «imperfections». 

C’est un leurre de croire que nous arriverons à évoluer sans un investissement de notre part.  Nous risquons aussi de nous décourager si nous croyons -à tort- que nous ne rencontrerons aucune difficulté sur notre route.

C’est pourquoi nous devons impérativement nous munir d’un petit coffre de sauvetage pour nous aider à reprendre courage en cas de déroute.  L’une des façons d’y arriver est de noter nos victoires et nos progrès, aussi petits puissent-ils être.  Une autre méthode pour nourrir notre persévérance est d’aller chercher de la reconnaissance ou du support.  Quelles sont vos moyens à vous de vous soutenir?

Exemples personnels d'observation.

Pour compléter cet article, je me permets de vous offrir 2 exemples de situations personnelles dans lesquelles l’observation de moi m’a été utile.

Dans le premier exemple, l’observation de moi m’a servi à repérer que j’étais dans une défensive de performance malsaine qui m’empêchait de respecter mon rythme, mes limites et mes besoins. 

Dans mon deuxième exemple, l’observation de moi m’a permis de repérer que j’ai fait des progrès dans mon processus d’évolution.  Maintenant, je m’accorde suffisamment d’importance pour répondre à mes besoins de repos intellectuel et de mouvement, malgré des moments de culpabilité.  En effet, je connais et je respecte mieux mes limites personnelles.

Exemple 1. Le piège de la performance

Je suis en train d’écrire ce texte. Je sens une certaine intensité en moi (observation des sensations corporelles). J’observe aussi que j’écris à toute vitesse (j’observe mon comportement).

J’ai à cœur d’écrire un texte utile, clair et intéressant pour vous qui me lirez.  Je réalise, en écrivant, la complexité d’avoir à résumer les étapes du changement.  En même temps, je voudrais tout partager ce que j’ai appris ces dernières années.  C’est une mission tout-à-fait impossible!  De plus, je me suis donné comme objectif de terminer mon texte aujourd’hui.  Cependant, je n’y arrive pas.

J’observe que je suis dans la performance.  C’est une tendance que j’ai.  En effet, je me pousse à dépasser mes capacités. Je m’en demande trop.  Je vois (j’observe) que suis dure avec moi-même, trop exigeante.  Je manque de respect envers moi-même.  Ah!  Je suis encore tombée dans mon ancien fonctionnement, dans cette façon de travailler qui me fait du mal!  Grâce au ciel, et surtout grâce à mon entraînement à l’auto-observation, j’ai repéré à temps mon fonctionnement nuisible!  En m’arrêtant à moi, en étant sensible à moi, je saisis que je suis fatiguée intellectuellement (vécu).  J’ai atteint mes limites actuelles de concentration.  j’ai besoin de m’offrir de la douceur et de prendre une pause.  J’ai besoin de bouger.  Il fait magnifiquement beau. Je décide que prendre une marche me fera du bien.  Je réponds ainsi à mes besoins.

Exemple 2. Dépasser le sentiment de culpabilité pour savourer l'instant présent

En marchant, j’observe aussi ce qui se passe en moi.  J’observe que je vis de la culpabilité.  Je sens cette culpabilité.  D’un côté, je me sens coupable de prendre une pause.  D’un autre, je vis de la culpabilité car je ne veux plus correspondre à l’image de la femme «idéale» que j’ai intégrée.  Cette femme «idéale» travaille comme une forcenée, sans tenir compte de ses besoins (ici, de repos intellectuel et de bouger).   Intérieurement, j’ai intégré que c’était le modèle à suivre pour être aimée et avoir de la valeur.  Mais je sais, par expérience, que ce modèle m’est nuisible.  Je sais aussi où il m’a déjà conduite.

En marchant, je sens le vent qui effleure mon visage.  Le soleil me réchauffe.  Mon attention est ramenée dans l’ici-maintenant.  Je profite du moment et de cette marche.  J’observe que j’éprouve du plaisir, puis que la culpabilité refait surface.   J’oscille entre le plaisir et la culpabilité.  D’un côté, je prends plaisir à profiter de l’instant et à  faire de l’exercice physique.  D’un autre, j’éprouve  de la culpabilité à profiter de la vie et à ne pas être en train de travailler.  J’observe que mon besoin de prendre soin de moi est devenu plus fort que la culpabilité.  Même si la culpabilité est encore présente, j’arrive à éprouver du plaisir et à me donner le droit de prendre soin de moi au milieu de ma journée de travail. 

Je sais que j’ai évolué car, autrefois, je serais restée coincée dans mes pensées ou dans ma culpabilité. Maintenant, je prends du plaisir car je réponds à mes besoins même si j’éprouve encore de la culpabilité par vagues.

Conclusion

L’observation de soi, la cinquième étape du processus de libération et de changement créateur, est une source riche d’information au sujet de nos progrès et de nos difficultés.  Elle nous sert d’appui dans notre processus d’évolution.

La sixième étape du processus, le choix des mécanismes de protection, nous permet de trouver des moyens de nous occuper de nous en tenant compte de nos zones vulnérables.  Je vous invite à lire cet article s’il interpelle votre curiosité et votre intérêt.  À bientôt! 

Bibliographie

Bien que je sois l’auteure de l’article que je vous présente, avec mon style, mes exemples et ma compréhension du processus, mes connaissances se basent sur le livre Relation d’aide et amour de soi, écrit par Colette Portelance, Ph.D. Ce livre est publié par les Éditions du Cram inc. Je tiens à rendre à Colette Portelance, la créatrice de l’Approche Non Directive CréatriceMD, le juste crédit pour ce qu’elle a créé.

Johanne Renaud

TRA, Thérapeute en relation d'aideMD

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