Les 7 étapes du changement créateur

- Étape 7: Le passage à l'action créatrice -

Qu'est-ce que le passage à l'action créatrice?

La dernière étape du processus de libération et de changement est le passage à l’action créatrice. Ce concept réfère à notre capacité à poser des actions constructives pour nous et nos relations. 

Bien que chacune des étapes précédentes soit importante, si nous ne passons pas à l’action, il nous sera très difficile de créer la vie dont nous rêvons et d’atteindre les buts qui nous sont chers. Cependant, pour poser des actions qui sont réellement constructives, il est important de partir de nos sources de motivation intérieures.  Dans la conception de l’Approche Non Directive CréatriceMD, ce sont nos besoins qui sont les moteurs de notre motivation.  Si nous passons à l’action sans considérer ce qui nous motive réellement, nos actions risquent de nous mener dans des impasses ou nous attirer le contraire de ce dont nous avons réellement besoin. C’est la raison pour laquelle cette étape, le passage à l’action créatrice, se situe tout au bout du processus.

Je tiens aussi à vous faire observer que plus nous agissons à partir de l’amour de nous-mêmes, plus nous avons de chance de poser des actions constructives, à la fois pour nous et le monde dans lequel nous vivons.

Connaître ses peurs

Comme je vous l’ai dit, nos besoins sont les moteurs de notre passage à l’action créatrice alors que nos peurs nous freinent souvent dans nos actions.  Il est cependant important d’écouter nos peurs car elles sont riches en informations. 

Lorsque nous sommes à l’écoute de nos peurs, nos apprenons à discerner les peurs qui nous sont utiles de celles qui nous bloquent dans nos actions.

Les peurs protectrices

Parfois, nos peurs nous informent de nos limites et des actions à ne pas entreprendre, pour notre bien-être et notre sécurité.   Par exemple, moi qui ne suis pas formée à l’escalade, lorsque j’entreprends une randonnée pédestre, grâce à mes peurs, je ne choisis pas un passage risqué au-dessus du vide, sans cordage approprié.  Ce serait mettre ma vie en péril.  Ce type de peur est salvateur.

Les peurs qui sont des obstacles à l'action créatrice

Certaines de nos peurs constituent cependant des obstacles à notre épanouissement.  En voici 2 exemples.

Exemple 1. La peur de parler en public

Imaginez ceci:  vous avez envie de transmettre vos connaissances à travers des conférences.  D’un côté, vous êtes conscient d’avoir les qualités nécessaires à cette tâche.  De plus, vous savez qu’en étant conférencier, cela comblerait vos besoins de contribution sociale et d’être vue.  Par contre, vous éprouvez des peurs.  Vous craignez de ne pas être à la hauteur et de ne pas être aimé tel que vous êtes.  Vous avez aussi peur d’être critiqué.  Si vos peurs vous empêchent d’avancer, elles constituent alors des obstacles à votre projet et à votre épanouissement personnel.  Vous n’êtes pas dans l’action créatrice.  Dans le but de combler vos besoin de contribuer et d’être vu, vous pourriez décider d’avancer avec vos peurs, en direction de votre objectif.

Exemple 2. La peur de l'engagement amoureux

Vous avez envie de développer une relation amoureuse.  Cela comblerait vos besoins d’intimité (physique et psychologique).  Par contre, vous craignez de vous engager car vous avez peur de perdre votre liberté (et vous avez besoin de conserver une liberté suffisante, en relation).  Si vous écoutez uniquement votre peur de vous engager, vous risquez de ne poser aucune action qui puisse vous permettre de rencontrer l’âme soeur.  À ce moment-là, votre peur de l’engagement devient un obstacle et vous empêche de remplir vos besoins d’intimité.    

Avancer avec ses peurs pour poser des actions créatrices

Avancer avec sa peur, cela signifie faire de petits pas pour atteindre son objectifs en gérant le risque pour soi et en tenant compte de ses besoins.  Lorsque nous avançons avec nos peurs, nous les sentons, nous les connaissons.  Nous ne les nions pas.  En autres mots, avancer avec sa peur signifie tenir compte d’elle.  Cela implique d’avoir de la compassion pour soi dans un espace vulnérable, mis à nu.

Vous trouverez, ci-dessous, 2 exemples qui illustrent le concept d’avancer avec ses peurs pour poser des actions créatrices.

Exemple 1. Besoins de transmettre et d'être vu

Je poursuis l’exemple dans lequel une personne désire donner une conférence, mais éprouve également des peurs qui la bloquent.  En tenant compte à la fois de ses peurs et de ses besoins, elle pourrait se placer dans une situation où le risque est mesuré.  Ainsi, elle pourrait tout d’abord donner sa conférence à un très petit cercle de personnes en qui elle a confiance.  Cette première expérience lui permettrait de gagner en confiance et de s’ajuster, au besoin, en tenant compte des commentaires reçus.  Puis, elle pourrait faire une expérience plus exigeante, celle de présenter sa conférence à un petit auditoire d’inconnus.  Peu à peu, au fur et à mesure qu’elle gagne en solidité intérieure, elle pourrait augmenter la taille de son auditoire.  Ainsi, elle avancerait vers son objectif tout en bénéficiant de ses expériences précédentes.

Cependant, même si elle gagne en confiance, il est possible que ses peurs ne disparaissent jamais.  Alors, avant chaque conférence, elle aura à accueillir, avec compassion, qu’elle a peur, tout en se rappelant qu’elle a les capacités pour y arriver (son moyen pour se sécuriser).  C’est ce qui s’appelle avancer avec ses peurs.  Nier une peur, c’est nier sa vulnérabilité et c’est également nier une partie de soi.  Cela nous mène à être insensible envers nous-mêmes et envers les autres.  Mais se laisser bloquer par une ou des peurs alors qu’un besoin affectif important est présent, c’est rester pris dans l’insatisfaction du besoin.  C’est resté pris dans l’inaction et l’impuissance.  C’est manquer l’étape de l’action créatrice.   

Exemple 2. Besoins d'intimité et de liberté

Mon deuxième exemple implique une personne qui désire s’engager dans une relation amoureuse mais qui craint, en même temps, l’engagement.  Elle a peur de perdre sa liberté.  À cette peur est lié le besoin de liberté.  Pour satisfaire son besoin d’intimité, cette personne aura à apprendre à s’investir dans une relation tout en s’occupant de son besoin de liberté.  Pour que sa relation puisse se solidifier, elle aura à choisir avec soin son ou sa partenaire.  En effet, le ou la partenaire devra être capable d’accepter le besoin de l’autre (sinon ils seront malheureux) et ils auront à trouver un accord qui convienne aux deux partenaires sur les limites de cette liberté.

Se fixer des objectifs importants, réalistes, atteignables, et agréables

Pour réussir à atteindre un objectif, celui-ci doit être importants pour nous et aligné avec nos besoins.  Deuxièmement, il doit nous paraître atteignable sinon nous vivrons du découragement.  Il doit donc être réaliste en ce sens qu’il tienne compte de nos forces et de nos limites de l’instant, c’est-à-dire de notre réalité personnelle.  En dernier lieu, notre objectif doit nous paraître agréable.  En effet, plus notre objectif nous paraîtra agréable et sera important et motivant à nos yeux, plus nous parviendrons à garder le cap face aux difficultés que nous rencontrerons sur notre route.

Lorsque nous visons un objectif ambitieux, il est important de séparer cet objectif ambitieux en une série  d’étapes moins ambitieuses.  Chaque étape constitue alors le pallier de l’escalier qui nous mène à l’étape suivante.  Éventuellement, si notre objectif demeure le même en cours de route, nous atteignons le sommet que nous visons.

Conclusion

Pour s’actualiser, pour se transformer, pour se réaliser, nous avons à poser des actions alignées avec nos besoins affectifs.  Quand une action est alignée avec nos besoins, il s’agit d’une action créatrice.  Dans ces circonstances, nos actions sont réellement constructives car elles ont pour origine le coeur de nous-mêmes.  Alors, nous agissons en accord avec qui nous sommes, par amour pour nous.  Cet amour se transmet autour de nous, dans nos gestes et dans nos paroles.  L’amour rayonne de nous. 

Cependant, pour avancer, nous sommes souvent confrontés à nos peurs.   Il est important d’avancer vers nos objectifs en tenant compte de nos peurs et non en les niant.  En effet, lorsque nous nions nos peurs, nous manquons de compassion pour nous-mêmes.  Nous sommes alors  insensibles à nos zones de vulnérabilité, ce qui nous empêche d’avancer dans le respect de nous-mêmes, en prenant des risques à la mesure de ce que nous pouvons supporter.

Je vous invite donc à poser des actions créatrices en fonction de qui vous êtes vraiment, en tenant compte de vos besoins et de vos peurs.  Ainsi, vous aurez plus de chance d’être heureux sur la route qui vous mène vers vos objectifs.

J’espère que cette série de 7 articles aura pu vous apporter des informations utiles!  À une prochaine! 

Bibliographie

Bien que je sois l’auteure de l’article que je vous présente, avec mon style, mes exemples et ma compréhension du processus, mes connaissances se basent sur le livre Relation d’aide et amour de soi, écrit par Colette Portelance, Ph.D. Ce livre est publié par les Éditions du Cram inc. Je tiens à rendre à Colette Portelance, la créatrice de l’Approche Non Directive CréatriceMD, le juste crédit pour ce qu’elle a créé.

Johanne Renaud

TRA, Thérapeute en relation d'aideMD

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