Les souffrances liées
aux besoins affectifs insatisfaits

Pourquoi souffre-t-on?

Il y a une multitude de raisons pour lesquelles on peut souffrir. Dans cet article, je désire plus particulièrement attirer votre attention sur les souffrances liées aux besoins affectifs insatisfaits.

Bien que la souffrance fasse malheureusement partie de la vie humaine, la bonne nouvelle, c’est qu’être attentif à notre souffrance peut nous permettre d’identifier des pistes de solutions pour l’alléger, composer avec ou la régler. 

Nous ne sommes pas habitués à réfléchir en termes de besoins affectifs.  Il est important de comprendre que lorsque ces besoins ne sont pas comblés, nous mettons tout en oeuvre, souvent de façon inconsciente, pour les satisfaire.  Lorsque nos besoins affectifs ne sont pas satisfaits, il en résulte UN MANQUE.

Quand on a soif, on boit.

Pensez à ceci:  lorsque vous avez soif, votre corps vous donne des signaux qui vous indiquent un manque d’eau.  Par conséquent, pour étancher votre soif, vous partirez à la recherche d’un liquide contenant de l’eau et vous en boirez.  Votre besoin d’être réhydraté sera donc comblé.   
 
C’est un peu la même chose avec un besoin de nature affective.  Dans les moments où l’un de vos besoins affectifs n’est pas satisfait, vous éprouvez UN DÉSÉQUILIBRE au niveau psychologique.  Ce déséquilibre est lié à de la souffrance, l’indicateur de votre manque.

Voici quelques exemples de souffrances liées aux besoins affectifs insatisfaits

  • Il se peut fort bien que vous éprouviez de la souffrance parce que vous ne vous donnez pas assez de valeur.  
  • Parfois, c’est le fait de se comparer qui fait mal.  Pour certaines d’entre nous, lorsque nous nous comparons aux autres, nous le faisons en nous infériorisant.  Se sentir inférieur est souffrant.  Dans ces circonstances, nous perdons de vue nos forces et qualités uniques. 
  • Vous pouvez aussi souffrir parce que vous ne vous donnez pas de reconnaissance pour vos qualités ou accomplissements.
  • Vous recevez un compliment, mais vous banalisiez les forces que vous possédez (c’est rien, c’est naturel, c’est normal).  En faisant cela, vous ne vous nourrissez pas au niveau affectif.  Vous n’arrivez pas à recevoir ce cadeau de l’extérieur.   Votre souffrance est associée à la difficulté à recevoir de la reconnaissance ou à accepter votre besoin de reconnaissance.
  • Vous avez des difficultés à vous accorder la permission d’être heureux.  Vous êtes mené principalement par le devoir.  Par conséquent, vous éprouvez de la souffrance.
  • Vous faites constamment passer les besoins des autres avant les vôtres.  Vous vous négligez ou vous n’arrivez pas à mettre vos limites.  Peut-être agissez-vous ainsi par peur de ne pas être aimé ou par besoin de reconnaissance?  Indépendamment de la raison, ce comportement vous apporte de la souffrance.
  • Finalement, vous pouvez aussi souffrir parce que vous n’osez pas faire de demandes aux gens qui vous importent.  Vous attendez qu’ils devinent ce qui se passe à l’intérieur de vous, alors qu’ils ne possèdent pas cette capacité.  Vous n’osez pas vous affirmer ou exister.

La souffrance comme indicateur

Dans chacune des situations énumérées ci-haut, la souffrance est associée à un besoin psychique fondamental non comblé.

Chaque être humain a besoin de savoir qu’il a de la valeur et qu’il possède des caractéristiques uniques et précieuses. De plus, toute personne mérite de se reconnaître pour ses qualités et d’être reconnu par des personnes-clés de son entourage. En outre, nous avons tous droit au bonheur.  En dernier lieu, tout être humain a la possibilité de faire des demandes aux autres, même si cela implique parfois de faire face à un refus.

Si vous réalisez que vous vous comparez défavorablement à une autre personne et que cela vous cause de la souffrance intérieure CELA VOUS DONNE DES PISTES DE SOLUTIONS. Vous pourriez ensuite faire un travail personnel pour apprendre à mieux valoriser vos propres caractéristiques et votre unicité. Parfois, l’influence de personnes aimantes de votre entourage peut être suffisante. À travers ces relations constructives, vous avez l’opportunité d’apprendre à vous donner de la valeur. D’autres fois, ce travail demande un accompagnement professionnel et un engagement en thérapie avec un ou une thérapeute qualifié/e.

Il existe un bon nombre de besoins affectifs qui méritent qu’on y accorde notre attention. Les voici, énumérés dans la liste incluse ci-dessous.

Exemples de besoins affectifs

Besoins de lien, d'écoute et d'expression comblés en relation

Pourquoi donc nos besoins affectifs fondamentaux ne sont-ils pas comblés?

Voici quelques possibilités qui expliquent que nos besoins affectifs fondamentaux ne soient pas comblés:

  • Premièrement, nous ne connaissons pas nos besoins affectifs fondamentaux
  • En deuxième lieu, il arrive que nous en ignorions l’importance
  • Parfois, nous les jugeons mauvais, inadéquats ou infantiles
  • D’autre fois, nous croyons, à tort, que ce sont les autres qui doivent les deviner et y répondre.
  • Nous tentons de combler, seuls, nos besoins
  • Il se peut même que nous éprouvions de la peur, de la honte ou de la culpabilité d’avoir certains de ces besoins de nature affective.  Bien sûr, cela nous empêche donc de nous en occuper.

Comment pouvons-nous arriver à combler nos besoins affectifs?  Devons-nous nous en occuper seuls?  Pouvons-nous compter sur les autres? 

Il est important de réaliser que LE TRAVAIL COMMENCE D’ABORD PAR SOI!  En premier lieu, Nous devons connaître, accepter et prendre la responsabilité de nos besoins affectifs.  Par la suite, nous pourrons nous en occuper en relation avec des personnes importantes de notre entourage.

Reconnaître nos besoins affectifs comme étant légitimes.

Analogie

Voici une analogie qui vous aidera, je l’espère, à saisir ce que je tente de vous transmettre. Imaginez ceci : un jour, vous portez un vêtement, que ce soit une robe, un veston ou un pantalon, que vous n’aimez pas particulièrement. Mais voilà que vous rencontrez une personne qui vous manifeste -sincèrement- son appréciation pour le vêtement que vous portez.  Bien que cette personne soit sincère, vous éprouverez sans doute des difficultés à recevoir son compliment puisque vous n’aimez pas ce vêtement.  La situation est la même en ce qui concerne vos besoins fondamentaux.

Exemples d'obstacles à la satisfaction des besoins affectifs: le jugement

Si nous jugeons l’un de nos besoins comme étant «mauvais», «inadéquat», «infantile», «laid» ou «honteux», il nous sera impossible de nous en occuper.  Bien évidemment, nous ne pouvons pas accorder de l’importance ou donner de la valeur à un aspect de nous-même que nous n’aimons pas! 

Vous avez besoin de douceur, mais...

Si vous vivez un malaise avec votre douceur, vous aurez des difficultés à vous montrer doux ou douce avec vous-même ou avec autrui.  Vous aurez également des difficultés à recevoir de la douceur des autres.  Pourtant, il est possible que vous éprouviez un besoin légitime de douceur.  C’est là tout le dilemme!

Les conséquences de ne pas reconnaître un besoin affectif

Une personne qui n’aime pas ou ne reconnaît pas comme étant légitime l’un de ses besoins fondamentaux va agir d’une façon qui lui apportera constamment le contraire de ce qui lui ferait du bien, c’est -à-dire la satisfaction de ce besoin.

Découvrir ses besoins à travers la relation d'aide

Lorsque nous vivions des insatisfactions récurrentes, il peut être de utile de développer la conscience de soi et l’acceptation de soi.  Dans le but de sortir de l’imbroglio lié à l’insatisfaction des besoins affectifs, plusieurs d’entre nous choisissent de bénéficier d’une aide extérieure. La relation d’aide par l’Approche Non Directive CréatriceMD peut être une ressource, dans de tels cas.

Le processus d’identification des besoins affectifs implique un cheminement.  À travers un processus d’évolution, nous apprenons, entre autres choses, à développer la sensibilité aux peurs qui nous habitent.  Le travail sur soi peut aussi permettre de découvrir les jugements que nous portons ou les croyances que nous avons intégrées et qui nous mènent, à notre insu.

Plus haut, j’ai illustré mes propos en donnant l’exemple d’une personne qui n’accepte pas son besoin de douceur.  À l’intérieur d’une démarche thérapeutique, une telle personne pourrait apprivoiser les peurs et croyances qu’elle porte en lien avec la douceur.  Par exemple, elle pourrait réaliser qu’elle craint qu’on prenne avantage d’elle si elle se montre douce.  En étant sensible à la peur qu’elle porte, elle pourrait apprendre à discerner à qui elle a envie de montrer sa douceur ou de manifester son besoin de douceur. Dans un autre ordre d’idée, elle pourrait réaliser qu’elle porte la croyance qu’être doux c’est être faible et que cela l’empêche d’exister dans cet aspect de sa personne.  Elle pourrait, par la suite, apprendre à faire l’expérience de la douceur dans un environnement sécurisant.  Une possibilité de laboratoire pour faire de telles expériences est la démarche thérapeutique.

J’espère que cet article aura pu vous apporter des éléments de réflexion ou des éclaircissement utiles.

Avec mes salutations chaleureuses et cordiales,

Johanne Renaud

TRA, Thérapeute en relation d'aideMD

Facebook
Twitter
LinkedIn