Les 7 étapes du changement créateur

- Étape 2: L'acceptation -

Définition. L'acceptation

Qu’est-ce que l’acceptation de soi?

S’accepter, c’est non seulement être conscient des différents aspects de notre personne mais c’est également être en paix avec eux.   Dans la philosophie de l’Approche Non Directive CréatriceMD, l’acceptation de soi implique d’accueillir nos mécanismes de défense, nos zones vulnérables, nos émotions et nos besoins affectifs fondamentaux.

Si vous désirez en apprendre plus sur les déclencheurs et les mécanismes de défense, sur les zones vulnérables ou les besoins affectifs, je vous invite à consulter mes articles à ce sujet.  Autrement, je vous retrouve dans la section suivant

Bien sûr, nous acceptons facilement les parties de nous-mêmes que nous aimons!  À l’inverse, accepter des aspects de nous-mêmes que nous jugeons «laids», «inadéquats» ou «méprisables», c’est une toute autre histoire!  Il arrive même que nous ayions honte ou peur de certaines facettes de notre personnalité.  Pourtant, ces aspects de nous-mêmes font bel et bien partie de nous.

«Refuser un aspect de sa personnalité, c'est entrer en guerre avec soi-même»

Quand nous nions une partie de nous...

Dans notre histoire de vie, nous avons parfois appris à ne pas aimer certaines de nos émotions ou certains de nos besoins affectifs fondamentaux.  De plus, nous avons souvent été conditionnés à ne pas accueillir nos zones vulnérables ou nos réactions défensives.  Malheureusement, lorsque nous refusons ou rejetons une partie de nous-même, nous nions qui nous sommes à ce moment-là.  Dans ces circonstances, nous n’existons pas tels que nous sommes.  Par conséquent, nous risquons d’agir d’une façon qui nous nuise dans notre vie ou qui nous apporte le contraire de ce que nous souhaitons.  De plus, quand nous rejetons un aspect de nous-même, nous rejetons normalement les autres dans ce même aspect d’eux-même.  Notre manque d’acceptation de nous a donc également un impact sur nos relations. 
 

Après la prise de conscience, l'acceptation de soi.

La première étape du processus de libération et du changement créateur est la prise de conscience.  Malheureusement, la prise de conscience de soi, bien que cruciale, ne suffit pas à nous transformer.  Ainsi, nous pouvons être conscients de certains aspects de nous-mêmes sans toutefois accepter ces aspects de notre personne.  Paradoxalement, c’est l’acceptation de soi qui mène à la transformation.  Souvent, nous investissons des efforts pour tenter de nous débarrasser d’un aspect de nous-mêmes que nous n’aimons pas.  Malheureusement, ces efforts ont plutôt tendance à renforcer nos mécanismes de défense. 

L’acceptation de soi me fait penser au processus d’apprivoisement entre le renard et le Petit Prince dans l’histoire écrite par Saint-Exupéry.  Lorsque nous apprenons à apprivoiser une partie de nous-mêmes que nous n’aimons pas ou dont nous avons peur ou honte, nous nous en approchons à petits pas.  Puis, un jour, nous arrivons enfin à avoir suffisamment d’empathie pour cette partie de nous-mêmes pour rester à ses côtés.  Nous l’accueillons avec compassion comme on berce un enfant.  Dans le processus d’acceptation, nous avons appris à être plus aimant ou plus tolérant envers cet aspect de nous.  

L’acceptation est une  étape d’évolution primordiale.  Elle peut être plus ou moins longue à traverser.  Parfois, pour arriver à s’accepter soi, nous avons d’abord besoin d’être accepté par une autre personne.  Dans ces circonstances, une aide professionnelle est souvent requise.  

«S'accepter, c'est devenir ami avec soi-même»

Image du petit prince et du renard pour illustrer la notion d'acceptation de soi

- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! - Que faut-il faire? dit le petit prince. - Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

Mise en situation

Pour illustrer le processus de changement créateur, j’ai d’abord choisi d’illuster l’acceptation d’un mécanisme de défense. 

Dans cet exemple, vous arrivez en retard à un rendez-vous au restaurant avec votre conjoint ou conjointe.  À votre arrivée, votre partenaire vous lance en criant :  «T’es encore en retard, t’es jamais à l’heure!». 

Dans le but de simplifier mon exemple, je vais uniquement me concentrer sur le partenaire qui reçoit le blâme. Si vous êtes à l’image de ce partenaire, et que vous portez en vous une zone vulnérable aux reproches, aux blâmes, aux accusations, aux généralisations ou au ton de voix, il est possible -et humain- que vous réagissiez défensivement face à la réaction défensive de votre partenaire.  Si c’est le cas, la première étape de PRISE DE CONSCIENCE consiste à observer votre réaction défensive ou votre mécanisme de défense.  Comment réagissez-vous?

Vous…

  • vous refermez sur vous-même
  • boudez
  • argumentez défensivement
  • agissez en étant faussement gentil alors que vous éprouvez de la colère
  • agressez l’autre verbalement, en le traitant de tous les noms
  • le blâmez en retour
  • Autres réponses…

L'acceptation d'un mécanisme de défense

Une fois la réaction défensive conscientisée, la deuxième étape est L’ACCEPTATION de cette réaction défensive (ou mécanisme de défense).  Si vous n’acceptez pas cet aspect de vous-mêmes, il vous sera difficile de le changer.  Paradoxalement, c’est le fait d’accepter cet aspect de vous-mêmes qui vous permettra de pouvoir passer à l’étape d’après.  Il est même possible que, pour un certain temps, vous ayiez à accepter que vous n’acceptez pas cet aspect de vous!  Eh oui, l’acceptation passe même par là.

La transformation par l'acceptation

Souvent, nous n’acceptons pas des aspects de nous-même parce que nous les jugeons inacceptables, inadéquats, méprisables ou mauvais.  Il y a de fortes chances que nous ayions été jugés, punis, condamnés, ridiculisés, moralisés etc. pour ces facettes de nous lorsque nous étions plus jeunes.  Cependant, nous avons également pu faire ces apprentissages en observant les interactions entre des personnes importantes de notre entourage, elles-mêmes porteuses de leur héritage parental, générationnel, culturel, et social. 

Comme je l’ai déjà mentionné, tenter d’éliminer une facette de nous conduit plutôt à renforcer nos mécanismes de défense.  Paradoxalement, je le répète, c’est en développant l’acceptation que nous trouvons un sentiment d’apaisement intérieur. 

Exemple personnel

Personnellement, j’ai trouvé très utile de comprendre que certains de mes comportements et de mes réactions sont en fait des mécanismes de défense.  Cela m’a permis de légitimiser ces aspects de moi. 

En effet, j’avais tendance à me juger comme étant soit inadéquate, soit une mauvaise personne lorsque je «tombais» dans ces fonctionnements (par exemple, le blâme, l’accusation de l’autre ou la réaction agressive envers l’autre).  J’en avais honte.  Je n’étais certainement pas dans l’acceptation de moi-même dans ces moments-là!  Cependant, à force d’en parler, à petites doses, et d’être accueillie sans jugement, tout d’abord par des thérapeutes et formateurs compétents et empathiques, j’ai pu commencer à transformer ma vision de moi-même.  J’ai mieux accepté mes mécanismes de défenses, même si cette acceptation est encore incomplète aujourd’hui.  Cela m’a apporté du soulagement et plus d’amour et de compassion pour moi-même.  C’est le fait d’avoir été entendue, acceptée, non jugée et reconnue par des thérapeutes et formateur formés à l’ANDCMD qui m’a aidée.

Peut-être cette approche peut-elle vous convenir aussi?

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Image de 3 personnes sereines pour illustrer l'acceptation de soi
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«L'acceptation apporte un sentiment d'apaisement»

L'acceptation des émotions

Il est important de comprendre que sous les mécanismes de défense se cachent des souffrances.  Les souffrances dont il est question ici sont de nature affective.  De telles souffrances sont issues de situations difficiles, souvent vécues pendant l’enfance ou l’adolescence.  À cette époque, l’enfant ou l’adolescent a éprouvé des émotions intolérables pour lui.  Pour l’aider à composer avec ses souffrances, il a développé des mécanismes de défense. 

Malheureusement, ces mécanismes nuisent à la personne devenue adulte en l’empêchant d’accéder à ses émotions et à ses besoins affectifs fondamentaux. 

La bonne nouvelle, c’est qu’en tant qu’adultes, nous avons une capacité accrue de faire face à certaines de nos souffrances.  Un travail thérapeutique peut favoriser l’accès à ce qui se cache derrière un mécanisme de défense.  Cela implique d’apprivoiser, dans un rythme acceptable pour la personne aidée, certaines émotions difficiles à ressentir.  Encore une fois, pour accepter nos émotions souffrantes, cela demande parfois d’être d’abord accueilli dans ces émotions par une personne empathique et congruente.          

Image de 3 personnes exprimant diverses émotions pour illustrer l'acceptation des émotions.

L'acceptation des besoins affectifs fondamentaux

Parfois, on me demande:  «Oui, mais pourquoi vouloir sentir la souffrance?»

Dans la philosophie de l’Approche Non Directive CréatriceMD, lorsqu’une souffrance est liée à un manque affectif, le fait de sentir cette souffrance nous permet d’identifier la nature du manque affectif.  Ainsi, une fois ce manque affectif identifié, nous pouvons trouver des moyens pour le combler.  Ici, quand je parle de manque affectif, cela signifie que l’un de nos besoins affectifs fondamentaux est insatisfait.  Pour en savoir plus, veuillez consulter mes articles au sujet des besoins affectifs.

Tableau récapitulatif

Pour les personnes visuelles, vous trouverez, ci-dessous, un tableau illustrant les déclencheurs, les mécanismes de défense, les vécus et les besoins des 2 conjoints.  Ce qui est décrit dans ce tableau est une possibilité et non une réalité absolue.

Réactions / Conjoint Conjoint 1 Conjoint 2
Déclencheur Le blâme du conjoint 2 Le retard du conjoint 1
Réaction défensive Se refermer, bouder, blâmer en retour, être faussement gentil, etc. Blâmer, être sur l'autre
Vécu souffrant non conscientisé Culpabilité d'être en retard Sentiment de non importance
Besoin non conscientisé Se pardonner son retard, mais peut-être aussi mettre des limites Se donner de l'importance et en recevoir. Faire une demande claire (par exemple appeler en cas de retard) au conjoint 1.
Système relationnel dysfonctionnel Est coincé dans la position de «Coupable» Est coincé dans la position de «Juge»

Conclusion

En conclusion, mon point principal est que si vous n’acceptez pas vos mécanismes de défense, vous n’aurez aucune chance de découvrir, par la suite, le vécu et les zones vulnérables qui se cachent derrière.  Puis, si vous n’acceptez pas vos émotions, votre vécu ou les blessures que vous portez, vous aurez des difficultés à connaître et à combler vos besoins psychiques fondamentaux qui sont vos sources de motivation.

Si vous désirez en apprendre plus sur la troisième étape du changement créateur qui porte sur la responsabilité, je vous retrouve sous peu.  À tout bientôt!

D’autre part, si vous désirez lire un résumé de l’ensemble de l’approche, je vous invite à consulter la page de mon site:  Les 7 étapes du changements créateurs

Bonne route vers l’acceptation de qui vous êtes.

L'acceptation n'est pas synonyme de passivité ou de soumission.

Bibliographie

Bien que je sois l’auteure des articles que je vous présente, avec mon style, mes exemples et ma compréhension du processus, mes connaissances se basent sur le livre Relation d’aide et amour de soi, écrit par la créatrice de l’Approche Non Directive CréatriceMD, Colette Portelance, Ph.D, et publié par les Éditions du Cram inc.  Je tiens à lui rendre le crédit pour ce qu’elle a créé.

Johanne Renaud

TRA, Thérapeute en relation d'aideMD

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